Népal Trekking du Kangchenjunga du 8 au 31 octobre 2009

 

J1-Jeudi 8 octobre

 

Paris Bahrain

 

Aventures  aéroportuaires  encore  !

 

Quoi de neuf docteur ?

Le pèlerinage rituel de l'automne - le 21eme - avec Allibebert fidèle maitresse et mère de tous les vices voyageurs.

Quand l'homo erectus n'en a plus (d'érections) et quand la lassitude routinière commence a vous ronger les sangs alors il est temps ; prends ton sac camarade ! Quitte pour un temps la quiétude paradisiaque de ton village au soleil des Alpes du sud et va voir là bas les terres de l'orient d'autres paysages, d'autres gens.

Je quittais donc la ruine qui jouxte ma maison et dont j'ai entrepris la rénovation pour aller reposer mon dos et mes mains sous de familières latitudes. L'alternance c'est la vie.

Sédentaire un peu, nomade beaucoup, et passionnément libre

Quoi d'autre  ? En face de moi, dans le TGV une jeune grande bringue qui me rappelle Alice mon ainée regarde un film sur son ordinateur, en partant elle abandonne des magazines : "Voici" "Closer" et "Cosmopolitan" que je récupère prestement pour ne pas mourir idiot et voir ce qui passionne mes contemporains.

On y parle des stars, les connues et celles de la télé réalité (inconnues en ce qui me concerne) leurs gloires leurs misères, leurs maladies. Avec des photos volées de mauvaise qualité qui montrent les idoles décrépites.

Tout le monde trouve cette presse de caniveau mais beaucoup l'achètent sinon comment ferait elle pour assumer de couteux procès ?

L'hôtel le campanile est bien commode, on a tout sur place bien que devenant de plus en plus cher (130 € pour la 1/2 pension)

Ensuite c'est l'habituel et incompétent service de navettes d'hôtel qui me vaut 1/4 d'heure de retard au rendez-vous. En raison des retards, il est raisonnable de les prendre 1 h à l'avance pour 20mn de transit ! Ce qui est assez scandaleux pour un service d'hôtel de plus onéreux.

Nouveauté à l'aéroport ils nous interdissent les sacs a dos en cabine. Je ne sais pas quelle mouche les a piqué mais décidément les voies aériennes restent imperméables. Nous voila donc tous a démonter nos sacs dans un joyeux désordre devant le comptoir d'enregistrement. Déplaisant ! Par contre aucune remarque sur le poids et le transit à Barhein se passe à la bonne franquette dans l'improvisation avec un hôtel classieux à la clé.

 

 

J2-Vendredi 9 octobre

 

Bahrain Katmandou

 

Travailleurs  migrants

 

Vol sans histoire sur katmandou avec de longues attentes mais c'est la règle dans ce genre de "trip".

J'ai commencé un polar de Pierre Magnan dont je relis deux fois le premier chapitre tant la force évocatrice de son écriture me plait.

A l'atterrissage, en quittant l’avion, je lâche quelques mots de Népalais et c'est de suite la liesse parmi ces jeunes travailleurs qui rentrent au pays après avoir loués leur labeur aux riches émirats. Cette chaleur humaine népalaise me fait à chaque fois du bien.

Arrivées dans la douceur climatisé du Yack and Yeti il se fait déjà tard et je ne vois pas comment récupérer mon dépôt de matériel laissé dans les bureaux de l'agence. Qu'a cela ne tienne un coup de fil de Taschi au responsable de la réserve de Thamserku et il se propose de m'apporter mon bagage au restaurant et dine avec nous. Ici, tout finit toujours par s'arranger.

Nous nous retrouvons tous pour le diner au Népali Chulo ou je regrette l'absence de mon "reflex" pour quelques beaux portraits multicolores de danseurs et de danseuses.

Le repas se termine tard et nous nous couchons tard pour une courte nuit.

 

 

J3 Samedi 10 octobre

 

Katmandou-Biratnagar-Suketar (2300)-Lali-Karka (2276m)

 

Ou je retrouve avec bonheur Pemba (samedi) mon fidèle et efficace sherpa du même voyage de 2006

 

Réveil à 5h d'une nuit trop courte avec forte envie de rester au lit.

Vol d'une heure jusqu'à Biratnagar dans un avion pressurisé puis de Biratnagar à Suketar 1/2h dans un pilatus (avion impressionnant par ses performances) qui ne prends que 5 passagers ce qui l'oblige à faire un navette.

A Suketar c'est un visage connu de sirdar qui m'attend et après un recherche dans nos mémoires respectives nous réalisons que nous avons travaillé ensemble sur le même circuit en 2006. Cela me soulage, après l'expériences de l'Ama Dablam, de savoir que j'ai un sirdar sur lequel je peux m'appuyer.

Apres le lunch nous rejoignons  par un chemin qui franchit une crête et qui entrecoupé d'une nouvelle piste qui le défigure rejoint Lali-Karka où nous trouvons la pelle qui l'a taillée.

 

M : 309m 250m/h

D : 461m 430m/h

Durée :  2h51

 

Après la constatation de grosses différences d’altitudes j’ai décidé de noter les altitudes de la carte

 

 

 

 J4 Dimanche 11 octobre

 

Lali-Karka (2276m) Sinchewa (2149m)

 

Terrasses et jardins

 

Nuit rythmée par l'aboiement inextinguible de deux chiens : peux nombreux mais bougrement endurants. La fatigue aidant je n'y prêtais pas attention et me réveillais reposé et dispos avec une température très agréable  sous la tente de 17°.

Très belle étape dans une alternance de forêts et de zones cultivées avec des jardins et des maisons très soignés et sur des chemins empierrés entre les tarasses de riz et de millet exploitées grâce à un habitat dispersé.

Les habitants de cette région qui voient sans doute peu de touristes restent très ouverts et accueillants.

On est vraiment dans le Népal agricole et montagnard dans toute son authenticité et sa beauté.

Il faut ajouter pour être complet qu'il n'a plut que quelques goutes depuis notre départ et que certains membres du groupe ont subi des attaques de sangsues dès le premier soir.

 

Durée : 7h15

Monté : 798m 350m/h

Descente: 876m 360m/h

 

 

 

 

J5 Lundi 12 octobre

 

Sinchewa (2149m) Mamangkhe (1920m)

 

Guitare tambour et chants népalais

 

Sommeil bercé par le tambourinement des averses successives qui ont fait baisser la température (14°) et ont eu le mérite de faire taire les aboiements.

De beaux chemins souvent empierrés parfois glissants (bâtons utiles) serpentent entre terrasses forets et splendides maisons peintes et en balcon au dessus de la Kabeli Khola jusqu'à Mamangkhe. Belle et longue étapes avec une succession de descente et de montées.

Un peu de soleil et quelques goutes, nous avons évité la pluie.  Pour ces étapes de basse altitude où nous transpirons beaucoup il faut prévoir une tenue adaptée; short et débardeur.

Ce soir les porteurs ont mordu à l'hameçon, ils chantent en s'accompagnant à la guitare et au "maddle" c'est le moment de payer une tournée de Tchang...

 

M :738m 260m/h

D :1050m 380m/h

Durée: 8h11

 

 

J6 Mardi 13 octobre 

 

Mamangkhe (1920m) Yamphudin (2020m)

 

Yamphudin  le bas et Yamphudin le haut

 

Seize confortables degrés  sous la toile. Nous sommes prêts a partir à 7h30 grâce à l'efficacité de notre chef d'orchestre Pemba qui mène sa troupe avec brio.

Ce matin le paysage change soudainement foin de cultures et de fermes nous traversons la montagne à flanc pour rejoindre la Kabeli khola à Hamphuding (ou Thungim ? petite centrale électrique) et nous prenons le lunch.

A partir du torrent un sentier monte sur 400m de dénivellation jusqu'à quelques maisons qui s'appellent aussi Amphuding. Il y a un lodge avec un téléphone et des panneaux solaires Arrivée à 15 h au camp.

 

 

 

M : 798m - 240m/h

D : 524m - 480m/h

Tps : 6h30

 

 

 

 

J7 Mercredi 14 octobre

 

Yamphudin (2080m) Tortong (2995m)

 

Franchir de grandes montagnes avec de petites jambes.

 

Même type de temps depuis le début. Légères pluies dans la nuit et le matin le ciel se dégage.

Apres un réveil à 4h45 nous démarrons à 6h30 : l'étape prévue est très longue. On ne fait pas la même qu'en 2600 suite a un éboulement qui nous force a partir de Yamphudin plutôt que du camp de la Omje Khola.

On démarre a flanc pour rejoindre un torrent dont la traversée plutôt scabreuse est rendue possible par la présence d'un arbre providentiels mais glissant posé la par la mousson. On remonte ensuite une interminable croupe - j'en ai connu de moins rébarbatives - pour arriver au col de Lasiya Bhanjyang à 3310m ou nous prenons notre "pack Lunch ". En fait de col il s'agit d'un arête minée par  des éboulements vertigineux qui ont raviné un pan entier de montagne. On en voit les manifestations un peu partout sous la forme de larges crevasses peu rassurantes dans le terrain.

Ensuite c'est la descente dans la boue et les branchages puis le chemin devient plus praticable bien que toujours aussi glissant et après avoir rejoint la Simbuwa Khola on remonte jusqu'à Tortong en longeant ce torrent en furie.

Etape longue et fatigante sur un terrain difficile.

 

M : 1730m - 380/h

D : 818m - 420m/h

Tps : 9h34

Fc : 71/111/139

 

 

J8 Jeudi 15 octobre

 

Tortong (2995m) Tseram (3870m)

 

Au revoir la jungle bonjour l'altitude

 

T° sous la tente 5° la montée en altitude se fait sentir et le ciel est enfin parfaitement dégagé.

Monté belle et régulière jusqu'à Tseram avec en arrière plan les 7000 enneigés qui prolongent le massif du kangchenjunga et fait frontière avec le Sikim. La foret s'arrête nettement à 3500m pour laisser place a la lande de genévriers turifaires. Lunch  camp et guitare au soleil à Tseram dans un très beau pré quoique un peu humide.

 

 

M :893m - 260m/h

D : 52m -220m/h

Tps : 5h17

 

 

J9 Vendredi 16 octobre

 

 Tseram (3870m) Oktang (4530m) et retour

 

Quand la beauté se mérite

 

0° sous la tente au réveil a 5h et toile givrée. Il faut partir de bonne heure car l'ascension promet d'être longue.

Nous décollons a 6h15 dans la fraicheur du petit matin, dans la forêt puis dans la lande de rhododendrons qui exhale ce parfum enivrant si caractéristique des alpages népalais.

La première partie demande beaucoup d'attention car il y a pas mal de torrents à traverser dont les rochers sont couverts de glace. A tel point qu'au passage d'un petit pont couvert de givre et voulant aider Philippe, Lopsang, un des deux sherpas qui se tenait en contrebas a dérapé sur les rochers glissant et est tombé dans l'eau glacée. Heureusement nous n'étions pas loin du camp, il est retourné à toute allure au camp se changer et nous à rattrapé.

La marche se déroule entre moraine et pente avec deux très beaux lacs, la vue sur l'effilé Ratong et les Kabrus et, juste a la fin, après de longs plats montants on découvre les 3 Kangch sud central et nord (le point culminant 8598m) et le Yalung Kangch (8505m).

Nous atteignons Oktang a 11h30 nous y restons une heure et sommes de retour au camp à 16h.

Longue et belle marche d'acclimatation dans un cadre grandiose, beaucoup de distance.

 

M : 950m - 250m/h

D : 950m - 360m/h

Tps : 9h48

71/101/130

 

 

 

J10 Samedi 17 octobre

 

Tseram (3870m) Selélé(4290)

 

Un balcon sur des merveilles

 

T° sous la tente 0° ce qui n'exclut pas un petit air de guitare pour un réveil en douceur.

Je me suis pris, hier soir, a regretter l'achat du Maddle à l'écoute d'un des porteurs manifestement débutant et dont le sens du rythme laisse encore a désirer. Tout comme l'acclimatation rythme et musique ne sont pas inscrits dans les gènes et je n'ai pas dans ce groupe de porteurs des virtuoses du tambour et du chant collectif... Dommage.

Nous démarrons a 7h15 car le froid est vif avant l'apparition du soleil. Nous allons a sa rencontre et c'est alors un véritable enchantement que cette lumière rasante du matin au milieu des bruyères colorées et des genévriers avec en toile de fond Ratong, Kabrus, et Kangch. Ce qui ne manque pas de déclencher une orgie photographique.

En arrivant a la première épaule l'air humide monte des vallées et le brouillard  nous enveloppe. Le lunch a lieu a l'emplacement habituel après le premier col en dessous du gendarme caractéristique a tête de chat que nous n'apercevons qu'après notre départ. En chemin nous croisons un groupe de hollandais dont un des membres au look de routier arbore un débardeur turquoise portant l'inscription : "don't drink water fisches fuck in it". Un adepte de Renaud sans doute, en effet il présente une corpulence à ne pas sucer que des glaçons, en tout cas il n'est pas frileux en débardeur dans l'air glacial.

Au deuxième col le Jannu nous fait l'offrande d'une courte et majestueuse apparition et le rideau des nuages retombe. Nuages qui ne me feront pas "zapper" la grande toilette dans une eau aussi limpide que froide dans ce bel endroit qu'est Selele.(4130m selon les syndicats 4000 selon la police)

Comme en 2006 j'ai calé l'altimetre à Bahrein (0m) et je suis toujours à 150/200m en dessous des altitudes de la carte.

En général avec le froid de la nuit l'altimètre descend d'une dizaine de mètres.

 

 

M : 1041m 340m/h

D : 695m 370m/h

Tps : 8h35

 

 

J11 Dimanche 18 octobre

 

Selélé (4290m)Gunsa (3595m)

 

0° sous la toile paradoxalement la même température qu'a Tseram 400m plus bas. Ce phénomène est lié à l'inversion des t° qui fait que l'air froid étant plus lourd que l'air chaud il stagne dans les vallées et se condense parfois ce qui nous vaut une superbe mer de nuages sur la vallée de Gunsa.

Porteurs et cuisiniers sont logés sommairement dans des baraques ouvertes à tous les vents et ce matin ils sont levés dés les 4h du matin et se mettent en action pour se réchauffer. Me rendant en cuisine a 5h30 j'en trouve un en Tongue je lui touche les pieds, ils sont chauds, non vraiment ils ne sont pas comme nous ces népalais !

La descente sur Ghunsa vous a comme un air de Provence et à l'arrivée un généreux soleil nous fait don de sa présence jusqu'à l'inévitable montée des nuages a partir de 16h. A la fin de la descente  se trouve la centrale électrique qui alimente le village (possibilité de recharger) ainsi qu'un dispositif de distillation du genévrier qui produit une essence ou huile essentielle que les bouddhiste mettent dans le foyer comme encens. On y trouve également un gros moulin a prières mu par l'eau à l'abri tremblant.

La toilette dans le torrent en plein soleil restera comme une des plus délicieuses du séjour.

C'est la fête (Tihar après Dasain) à Gunsa et tout le monde chante et danse dans le village. Pour nous la soirée se prolonge autour d'un Yams endiablé qui vient remplacer les folles parties de Uno partagées avec les népalais. (bonne idée le jeu de Uno en Trek, ambiance garantie)

Nous sommes au même lodge qu'en 2006 et partageons la vie quotidienne de la famille ou 3 générations sont présentent autour du foyer dans ce chaleureux intérieur tibétain.

 

 

M :92m-240m/h

D : 845m-330m/h

Durée : 3h56

 

J12 Lundi 19 octobre

 

Gunsa(3595m) Kambachen(4100m)

 

Homo ludens : le népalais est très joueur

 

Depuis notre départ Anne-Sophie souffre de douleurs aux genoux ce qui la fait boiter et l'handicape beaucoup pendant les descentes. Elle a du mal à se décider à nous attendre 5 jours à Gunsa, mais avec Pemba nous pensons que ce serai trop risqué pour elle de monter en altitude vue la difficulté et la longueur des étapes et nous finissons par la convaincre d'emprunter la voie de la sagesse : nous attendre à Gunsa. Elle sera en compagnie de Colette une cliente de Martine Marsigny qui me précède d'une journée, et qui supporte mal l'altitude (Colette pas Martine) et qui a eu cette jolie formule : "l'âge est le réceptacle de tous les renoncements".

Au matin le départ de Gunsa est réfrigérant, ce village est une fosse à froid avant l'arrivée du soleil. A son apparition il éclaire les Mélèzes qui commencent a changer de couleur et provoque à nouveau une avalanche de clichés.

Après avoir quitté cette vallée boisée l'apparition soudaine du Jannu (7710m) est toujours aussi saisissante on quitte la douceur des forêts de mélèze et de pins pour la dureté et la majesté de cette impressionnante face nord.

Kambachen est un camp assez glacial et nous  nous réfugions rapidement autour du foyer local pour entamer une partie de yam's endiablée qui passionne les porteurs qui, en cercle autour des joueurs participent aux  cris aux soupirs et aux trépignements qui émaille la partie. Ils sont passionnés de jeu et c'est une bonne façon de se rapprocher d'eux pour mieux les connaître.

 

 

M : 795m-240m/h

D : 170m-170m/h

Durée : 7h

 

 

J13 Mardi 20 octobre

 

Kambachen(4100m) Lonack(4785m)

 

Changement d'étage, la forêt abandonne la lutte.

 

-3° on es passé sous la barre des 0°, les choses sérieuses commencent.

Promenade photographique matinale dans le camp givré et endormi excepté les népalais qui sont déjà sur le pont depuis 2h.

J'allume pour la première fois les chandelles pour un réveil dans la douceur à une t° agréable.

Au départ de Kambachen par contre le froid est pénétrant et l'arrivée du soleil se fait attendre. Il faut surtout protéger la gorge qui respire cet air froid irritant. La solution est de porter un tissus en permanence sur la bouche (Buff).

Nous constatons avec Pemba l'apparition de nombreuses tea shop sur le chemin qui n'existaient pas auparavant, tea shop qui servent à nourrir les porteurs dont la nourriture n'est pas comprises dans le salaire journalier de 500 roupies.

Nous prenons le lunch à la confluence des glaciers du Ramtang et du Kangch  face au Yalung Kangch et au Mera avec la vue sur le little Kanch et le Chang Himal.

Arrivée tôt à Lonack ce qui permet de profiter du soleil dans cet endroit paradisiaque et de faire une dernière toilette malgré un vent glacial remontant la vallée.

 

M : 694m 170m/h

D : 58m 110m/h

Durée : 7h12

 

 

J14 Mercredi 21 octobre

 

Lonack(4835m) Pangpema (5150m)

 

L 'âge de tous les renoncements

"Maintenant que la jeunesse  a fui ,voleur généreux" Louis Aragon

 

Ce matin la t° de -7° hou la la !

Un peu de difficultés à me rendormir au milieu de la nuit avec ce mauvais fil que l'on tire de la pelote des pensées : peut être ais-je atteint la limite d'âge, peut être devrais-je renoncer ? Mais admettre cela c'est admettre l'idée de la mort et j'avoue que j'ai du mal. Renoncer a cette altitude si belle et si douloureuse ?

Accepter ce pourrissement digne il le faudra bien... Disons pourriture noble comme celle du raisin c'est plus joli.

Je pense à Brel,

Mourir cela n'est rien, mourir la belle affaire mais vieillir...

Et  à De Gaule La vieillesse est un naufrage

Finalement rajoutant un matelas sous celui trop fin qui me tient éveillé tout s'arrange et je repart dans les doux bras du sommeil. Les cogitations existentielles nocturnes à quoi ça tient quand même !

La montée à pangpema est longue et progressive agréable si nous n'étions pas poussés par cette brise de vallée qui se transforme vite en un vent glacial ce même vent qui a empêché le groupe de Martine d'atteindre le sommet.

Le soir Martine me prête son saturometre : tout le monde est au dessus de 80 excepté Monique qui est à 71. Martine  l'a acheté sur internet je crois que je vais investir (si je retourne en haute altitude !) cela a l'air abordable et bien utile.

S'endormir aux chandelles, et au son de la viole de gambe, petit luxe apaisant et bourgeois à 5000m.

 

M : 504m 240m/h

D : 151m 290m/h

Durée : 4h15

 

 

 J15 Jeudi 22 octobre

 

Pangpema (5143m) little Kangch(6000m) Lonack(4785m)

 

Pierre qui roule...

 

-7° la même température que 350m plus bas encore le phénomène d'inversion de t°.

A 3h du matin quand le sherpa m'apporte le the je suis dans un profond sommeil signe d'une bonne acclimatation. Il semble que ce soit le cas de tout le monde puisque personne ne manque à l'appel. Nous démarrons a 4h15. Le sirdar 2 sherpas 5 clients et ma pomme.

Cette montée au little kangch représente un des exercices les plus difficiles en montagne : la marche dans des pierres instables. Dans la nuit tout se passe bien chacun avance sans s'en apercevoir. Et moi gros beta suis pris d'un mauvaise onglée au pied qui va surement bien entretenir ma gelure chronique des gros orteils  dans mes petites chaussures légères alors que j'ai laissé ma paire de chaussures chaudes à Katmandou. Je me suis pourtant toujours dit que au dessus de l'altitude du mont blanc il me fallait toujours des chaussures chaudes. Je l'avais fait en chaussures de trek en 2600 et suis bêtement resté sur cette idée. On apprend toujours...

Cette montée sur des pierres instables est très délicate et  nous frôlons la catastrophe quand Philippe fait basculer un énorme bloc sur Gilles qui se trouve en dessous. Heureusement pas de bobos juste un bâton cassé.

Monique et Gilles qui marchent de plus en plus lentement finissent par abandonner à 150m du sommet. Dommage, j'espère qu'ils ne seront pas trop déçus, ils avaient l'air de tellement y tenir.

Après 5h de marche nous atteignons

le sommet soit 150m de dénivelée a l'heure et faisons éclater notre joie et notre émotion par de grands cris qui raisonnent dans toute la montagne.

Mais comme dit l'autre la course ne s'arrête pas au sommet il faut redescendre et c'est là que les ennuis commencent ce qui est délicat à la montée l'est encore plus à la descente il faut faire preuve de beaucoup d'équilibre avec de véritables roulements a billes sous les pieds. Philippe pourtant jeune et sportif éprouve quelques difficultés j'jusqu’a une chute au cours de laquelle il se fait un hématome à un doigt heureusement sans gravité. 

Nous consommons notre "pack lunch" a Pangpema ou un kitchen boy nous a attendus pour nous faire de l'eau chaude une "rara soup" toujours fort appréciée après un tel effort, puis nous descendons sur Lonack ou nous arrivons face à un soleil rasant au milieu des yacks qui paissent paisiblement, un tableau paradisiaques et apaisant en conclusion de cette longue et belle journée.

 

 

 

M : 1084m-250m/h

D : 1451m-370m/h

Durée : 11h48

 

 

 

J16 Vendredi 23 octobre

 

Lonack(4785m) Gunsa (3595m)

 

L'envers du décor

 

Très longue et jolie descente sur Gunsa. Il est intéressant de faire le même trajet en sens inverse : on voit les mêmes choses sous un autre angle et pas aux mêmes heures, la lumière est différente.

Nous prenons le déjeuner à Kambachen face à l'impressionnante face nord du Jannu et continuons la descente dans la belle forêt de mélezes jusqu'à Ghunsa où les nuages et l'humidité nous attendent comme tous les après midi. Nous attendent également une bonne douche chaude et un cubi de vin rouge faits pour remonter le moral des troupes.

On y retrouve aussi Anne Sophie qui a passé 5 jours à nous attendre et s'est un peu ennuyée. En la circonstance ma bibliothèque ambulante à été bien utile.

 

Durée : 8h10

M : 247m 210m/h

D : 1496m 400m/h

 

J17 Samedi 24 octobre

 

Gunsa (3595m) Amjilesa (2510m)

 

Séance "Up and down" rythmée par le grondement du torrent .

 

Longue et très physique étape. On retrouve un style typique au Népal le sentier suit le cours d'un torrent soit tout près du torrent soit plusieurs centaines de mètres au dessus. Cette journée prétendument en descente réussit à cumuler 600m de montée.

Nous quittons Ghunsa avec plaisir, cet endroit est glacial avant l'apparition du soleil, le froid pénètre jusqu'au os avec l'action de l'humidité.

Tout le monde suit bien et Anne Sophie de retour marche bien après 5 jours de repos et un anti inflammatoire.

A notre arrivée à Amjilesa vers 16h la place est prise par un immense groupe(19!) de bons vivants du sud ouest mais nous trouvons 10mn plus loin une belle terrasse tranquille pour nous y installer.

 

 

 

Durée : 8h20

M : 615m -360m/h

D : 1576m -390m/h

 

 

 

J18 Dimanche 25 octobre

 

Amjilesa (2510m) Chirwa (1270m, point le plus bas du séjour)

 

Ponts en tous genre

 

Il fait +9° sous la tente. La t° est devenue définitivement positive. Une belle et longue étape, encore !

On commence par descendre raide au milieu des hautes herbes, vers la Ghunsa Chola que l'on va suivre et traverser plusieurs fois (contrairement à ce que montre la carte) jusqu'à Sekatum où nous prenons le lunch au bord du torrent.

On traverse ensuite la Tamor river que l'on suit sur sa rive droite par un superbe chemin récemment dallé d'énormes pierres. Jardins, bananiers, bambous, plantations de cardamone tout es beau et les gens qui voient peu de touristes ont un accueil charmant.

J'ajoute que pour ces deux étapes soit disant en descente les bâtons sont bien utiles.

 

 

M : 422m-250m/h

D : 1473m-390m/h

Durée : 9h

 

 

J 19 Lundi 26 octobre

 

Chirwa (1230m) Jogidanda(1900m)

 

Lance pierre et culottes courtes

 

 

t° sous la tente 15° nous sommes au point le plus bas de notre trekking.

Nous quittons ce prés parsemé d'énormes blocs erratiques de la moraine (énormes blocs érotiques de la marraine) pour attaquer une série de montées raides. Nous cheminons entre terrasses de riz, jardins, maisons aux toits de chaume sur un large sentier en balcon au dessus de la Tamor river. C'est le Népal des campagnes, tout cela est très bucolique, très agricole et très habité Nous faisons des rencontres et au hasard de l'une d'elle, je croise un jeune autochtone qui possède un lance pierres de belle facture qui me fait envie, je demande combien il en veut, lui paye le double et l'objet m'appartient. S'ensuit un terrible concours d'abatage de boite auquel participe quelques membres du staff  qui crée une folle animation pendant le lunch. En soirée ce sont de folles parties de yam's qui rend le camp sonore de nos rires et de nos cris

Encore une magnifique et longue étape sous une bonne chaleur ou culottes courtes et vêtements légers sont à recommander.

Le camp de Jogidanda est magnifiquement bien placé sur un promontoire qui reçoit soleil couchant et soleil levant. La montagne a changé chaque jour a la descente les pentes se sont adoucies le paysage s'est élargi, la forets à fait place aux cultures et aux habitations.

Tout un petit monde enfantin vient observer le touriste qui se livre à nouveau à une débauche photographique.

 

 

M : 1442m 340m/h

D : 625m 390/h

Durée : 8h47

 

 

J20 Mardi 27 octobre

 

Jogidanda(1900m) Suketar (2300m)

 

C'est le dernier jour de marche et un parfum de nostalgie s'installe déjà.

Il est heureusement contrebalancé par la déconnante permanente que j'entretiens avec la jeune garde du groupe autour du grand match France / Népal de lance pierre  (gouleli) qui s'annonce a Suketar.

L'après midi s'étire doucement au bord de l'aérodrome. Un hélico de secours qui récupère un touriste qui a eu la malencontreuse idée d'avaler son bulletin de naissance à Ramche (4600m) mal des montagnes ? Ça arrive ! , l'avion des lignes régulières et le grand tournoi de lance pierre occupent agréablement notre attente.

Conformément a la coutume je prépare les enveloppes pour notre staff. 4000rps x 7pers = 28000 rps à répartir entre les 17 membres du staff . Le diner est suivi d'une tombola nourrie des effet personnels de chacun tirés au sort à l'aide de deux jeux de carte semblables: ambiance garantie. J'enchaine sur la distribution des pourboires suivent chants et danses bien arrosés ou le célèbre Ressam Pirriri se répète en boucle inlassablement.

 

Durée : 2h30

 

 

 

 J21 Mercredi 28 octobre

 

Suketar (2500m) Katmandou (1350m)

 

Le premier vol se passe très bien sur le Pilatus, petit avion musclé et performant mais ne transportant que 5 passagers. Notre deuxième vol étant prévu à 14 h nous devons attendre dans l'aéroport de Biratnagar populeux, sale, et bruyant mais tellement folklorique.

Nous y déjeunons malgré tout à la cantine de l'aéroport ou l'état sanitaire de la nourriture nous donne quelques doutes.

Nous arrivons à Katmandou vers 15h30 où l'accueil Thamserku s'organise de mieux en mieux pour nous conduire sans encombre dans le havre de paix qu'est le Yack and Yeti. 

Chacun se détend et trie le linge sale avant que nous nous rendions dans la fourmilière de Thamel pour diner au restaurant du Pilgrim Book House (sans viande)

 

J22 Jeudi 29 octobre

 

Katmandou

 

Tout le monde part finalement au city-tour, mais comme ils ont tous déjà fait le classique j'arrive à négocier un city tour sur mesure. De plus ils ont la chance de tomber sur un bon guide francophone et tout le monde revient enchanté.

Pendant ce temps Sonam m'invite à manger au garden paradise l'ancien palais Rana à l'entrée de Thamel. On « débriffe » le voyage et on commence a programmer une idée de sous module Allibert orienté expéditions car prétend-il il y a de la clientèle. Projet remis en décembre lors de sa venue en France.

Ce soir Gilles et Monique ne nous font pas l'honneur de leur présence ils doivent diner avec leur guide népalais de l'an dernier.

A l'heure de l'apéritif une surprise m'est offerte, une enveloppe avec une carte élogieuse et un pourboire qui me réchauffe le cœur.

 

Ensuite, nous partons diner tous les 5 à l'Everest steak House ou nous nous régalons de viande rouge et de fous rires comme d'habitude. (Le dicton populaire disant que le rire vaut un steak, nous avons eu double dose !)

 

J23 Vendredi 30 octobre

 

Katmandou Bharain

 

Les dernières emplettes achevées nous décollons de l'hôtel à 15h.

L'enregistrement se passe individuellement suite à un excès de zèle de la guichetière  et je me trouve à 38kg avec le matériel collectif, elle m'annonce évidemment un excès de poids et veut me taxer, mais après consultation de la chef d'escale cette dernière laisse passer. Moralité, en cas de doute s'adresser directement à la chef d'escale.

 

 

 

 

J24 Samedi 31 octobre

 

Bahrain Paris

 

Transit à l'aéroport de Bahrain où de belles banquettes sans accoudoirs accueillent notre fatigue malgré un haut parleur radotant et omniprésent.

 

 

 

 

Conclusion :

 

Beau trekking assez physique vu la longueur et le dénivelé des étapes…

Le dénivelé cumulé total est de : 13.260m  ce qui est significatif